Certains disent que c’est son chef-d’oeuvre, c’est en tout cas l’une de ses plus grandes réussites. Conçu par Stanley Thompson, le parcours Highlands Links, dans l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, est régulièrement coté parmi les meilleurs du monde.

Situé dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, le Highlands Links offre plus qu’une partie de golf. Depuis près de 70 ans, ce parcours et ses alentours font le bonheur des golfeurs de tous niveaux qui y voient une occasionde se repaître de golf tout en admirant la nature.

Tim Reynolds, surintendant du parc, est peut-être partial, mais ses mots sonnent vrai.

« Je connais peu de gens qui ne sont pas inspirés par le dessin du parcours et la manière dont il se fond avec la côte et la vallée. Même s'ils ont mal joué ou que les conditions de jeu n'étaient pas idéales lors de leur passage, ils repartent satisfaits.

» Dans un environnement si glorieux, où abondent les espèces naturelles, le golf prend souvent la deuxième place. Tel est le golf en Nouvelle-Écosse, province qui regorge de parcours tout à fait spéciaux et qui, comme son voisin, le Nouveau-Brunswick, s’enorgueillit de sa topographie variée et de ses nombreuses régions distinctes.

Quand quelques-uns des meilleurs architectes de golf au monde et d’autres, moins célèbres peut-être mais tout aussi talentueux, décident de mettre en valeur les paysages superbes de ces deux provinces, les résultats sont immanquablement spectaculaires. On a le choix entre faire une promenade dans le parc en compagnie d’animaux indigènes, se balader le long des plus belles plages ou des côtes déchiquetées du Canada atlantique ou se délecter d’une collation à même un arbre fruitier en bordure d’une allée.

Le Highlands Links est l’expression du génie de Stanley Thompson, désigné l’an dernier «personne d’une importance historique » par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Voilà un parcours traditionnel qui depuis des décennies continue de faire partie des 80 meilleurs parcours publics du monde, et ce à l’heure des longs parcours modernes aménagés à grands frais.

Véritable pot pourri des gâteries qu’offre la nature, le Highlands Links, coincé entre mer et montagnes et partiellement traversé par une rivière, se déroule sur dans un décor de rêve. Résultat : une promenade unique, de quoi faire oublier sa carte de pointage.

Mais le Cap-Breton propose d’autres richesses golfiques. Ainsi, Bell Bay, à Baddeck,niché sur les rives des lacs Bras d’Or; Dundee, un parcours à flanc de montagne avecdes points de vue époustouflants sur les lacs;

Le Portage, à Chéti- camp, du côté ouest de l’île, lui aussi entre mer et montagnes; Seaview, à North Sydney, à l’ambiance pastorale. Autant de parcours qui, par leurs qualités combinées, font les délices du golfeur. Le Canadien Tom McBroom, également concepteur de l’Algonquin à St. Andrews by-the-Sea, au Nouveau-Brunswick, a pu transformer un terrain en pente de Baddeck en un parcours qui sera désigné Meilleur nouveau parcours au Canada en 1998 par Golf Digest.

Bell Bay surplombe les eaux cristallines des lacs Bras d’Or, sur les rives de ce hameau touristique, tandis que ses allées onduleuses tracent un couloir émeraude à travers les flancs des collines.

C’est tout à l’honneur de ce parcours de 7 037 verges d’avoir été l’hôte de plusieurs tournois haut de gamme, le dernier étant le Championnat canadien amateur masculin de 2005, gagné par Richard Scott.

Si invitant que soit Bell Bay, plusieurs autres détours en valent la peine. Ainsi, l’on peut fouiner dans les boutiques d’artisanat de ce village tranquille, se promener sur le front de mer ou visiter le lieu historique national Alexander-Graham- Bell où sont exposées les oeuvres de cet inventeur célèbre dont on aperçoit la résidence d’été, Beinn Bhreagh, de l’autre côté de la baie.

De Baddeck, la route panoramique du Bras d’Or mène au Dundee Golf Resort, une villégiature pour toute la famille où l’on peut louer un cottage ou une chambre à l’hôtel.

Rappelant des montagnes russes, sans compter qu’il est parfois aménagé en flanc de colline, le parcours est l’un des plus exigeants de toute la province. Mais la promenade vaut le déplacement avec ses feuillus de montagne et, au-delà des verts, ses vues imprenables sur les lacs Bras d’Or souvent traversés par des bateaux aux voiles blanches gonflées par le vent.

Le Dundee Resortse trouve dans un décor rural paisible, le long d’une route étroite et sinueuse qui traverse West Bay. Après le golf, on a l’embarras du choix : randonnée pédestre, voile, natation, etc.

Du côté ouest de l’île, le long de la mondialement célèbre piste Cabot, l’une des routes panoramiques les plus spectaculaires de toute l’Amérique, le parcours Le Portage est aménagé au pied des hautes terres, dans la communauté acadienne de Chéticamp.

Coincé entre les montagnes et le golfe du Saint-Laurent, Le Portage, un parcours à l’enseigne de la convivialité, se déroule le long d’allées bordées d’arbres, dans un décor luxuriant parsemé d’étangs. N’oubliez surtout pas votre appareil-photo!

Cinquième pièce de notre carte golfique de la Nouvelle-Écosse : le Seaview, un parcours chaleureux dont les ondulations présentent des défis golfiques typiques de la région du Cap-Breton

Côté golf, cette région est en plein essor. Trois autres parcours seront complétés dans quelques années, qui feront du Cap-Breton une destination golf recherchée. Un sentier de golf, si l’on veut, dont il sera difficile de trouver ailleurs l’équivalent.

Le Montréalais Graham Cooke a dessiné le parcours The Lakes à Ben Eoin, près de Sydney, un futur établissement cinq étoiles. Près de l’historique forteresse de Louisbourg, Nick Faldo, ancien champion du Tournoi des Maîtres et de l’Omnium britannique, a dressé les plans du parcours The Fortress qui fera partie d’un ensemble comprenant aussi des résidences et un spa. Un troisième parcours, le Cabot Links, n’est même pas encore en chantier que l’on dit déjà qu’il saura rivaliser avec les links les plus authentiquement écossais. La construction de ce parcours situé sur les rives du golfe du Saint-Laurent et conçu par le Canadien Rod Whitman, commencera au printemps.

Dans le Canada atlantique, golf et eau sont la plupart du temps irrémédiablement mêlés. La Nouvelle- Écosse et le Nouveau-Brunswick proposent plusieurs parcours qui épousent les contours du littoral de l’Atlantique ou intègrent quelques- uns des nombreux lacs de ces deux provinces.

Le Northumberland Links, une oeuvre signée par Bill Robinson, le long de la côte nord de la NouvelleÉcosse, parcours d’attache de la chanteuse canadienne Anne Murray, est l’un de ces parcours de bord de mer qui incorporent le détroit de Northumberland sur plusieurs trous du neuf d’aller et où le vent joue un rôle.

Sur le premier neuf, plusieurs trous cheminent sur le bord de l’océan et une balle mal centrée tombera souvent en bas de falaises de grès abruptes jusque dans les eaux chaudes du détroit. Tel est souvent le cas sur le 4e trou, une normale 3 de 174 verges. Il faut frapper un coup divin pour que la balle s’immobilise sur le vaste vert incliné. Mais même si votre coup laisse à désirer, vous garderez un souvenir cher de cette embarcation de pêche renversée, appelée doris, que vous aurez aperçue derrière le vert qui vous a trahi.

Après les trous au bord de l’océan, le parcours se dirige vers l’intérieur des terres. Les allées bordées d’arbres mènent à des verts dont on dit qu’ils sont parmi les plus rapides des Maritimes. Bien qu’il ne mesure que 6 160 verges, ce parcours est grandement prisé et il a droit à des cotes nationales.

Près de Halifax, à Hammonds Plains, le parcours Glen Arbour, conçu par Graham Cooke, a acquis une notoriété nationale malgré sa courte histoire. Intégré au premier développement résidencesgolf de la province, le parcours a été inauguré en juillet 1999 et il a accueilli en 2005 l ’Omniumcanadien féminin. Le terrain onduleux se caractérise par ses dénivelés tandis que Cooke a su mettre en valeur la présence de trois lacs naturels pour créer un parcours spectaculaire.

Long de 6 800 verges et toujours impeccable, il s’agit de l’un des meilleurs parcours de la région de l’Atlantique, haut coté pour ses défis, ses conditions de jeu, ses installations et son service.

Après s’être fait la main à Bell Bay, il allait pratiquement de soi que McBroom soit le maître d’oeuvre de la modernisation de l’Algonquin, au Nouveau-Brunswick, une normale 72 de 6 908 verges inaugurée en 2000 dans un concert d’éloges.

L’Algonquin est l’un des parcours exceptionnels du Nouveau-Brunswick avec Fox Creek, Royal Oaks, Kingswood et Mactaquac, pour n’en nommer que quelques-uns. L’Algonquin se caractérise d’abord avant tout par la différence entre ses deux neuf. À l’aller, le parcours se déroule dans une zone boisée tandis qu’au retour, les trous, en bord de mer, sont plus ouverts, sujets à des brises constantes et parfois à des vents plus forts soufflant de la baie Passamaquoddy. La fétuque borde le parcours tout entier, ce qui complique certes la vie du golfeur mais ajoute des contrastes de couleurs esthétiquement agréables.

Comme le second neuf descend en pente vers l’eau, le parcours de McBroom,si exigeant et plaisant soit-il, est parfois relégué dans l’ombre par les points de vue superbes.

La ville de St. Andrews-by-the- Sea, désigné arrondissement historique national et considéré comme l’une des plus belles villégiatures de bord de mer du Canada, n’est qu’à 32 kilomètres de l’État du Maine d’où sont arrivés en 1783 les premiers colons de la région, les loyalistes, fidèles à la couronne britannique.

De toute évidence, les colons ne transportaient pas le golf dans leurs bagages, mais ce sport s’est établi dans cette petite communauté rappelant la Nouvelle-Angleterre en 1894 quand on a aménagé les premiers trous du futur parcours Algonquin, le pavillon étant construit en 1896. Ce pavillon, le plus ancien du pays toujours sur son emplacement d’origine, est intégré à l’aménagement du parcours. Il allait pour ainsi dire de soi que cette petite ville historique, portant de surcroît le nom de St. Andrews, souligne ainsi son lien avec l’histoire du golf.